Le « regret du futur » et « l’espoir du passé »

Depuis quelques semaines, je suis dans la lecture de « L’irréversible et la nostalgie » du philosophe français Vladimir Jankélévitch [1903-1985]. Publié une première fois en 1974, le livre explore l’impact philosophique de l’irréversibilité du temps sur la vie humaine.

À la page 176, on y retrouve le passage suivant :

Seuls des monstres comme le « regret du futur » et « l’espoir du passé » (…) marcheraient à reculons, ou la tête en bas; la vraie conscience à l’endroit est celle qui espère le futur et regrette le passé, et qui est, sans chiasme, orientée des deux côtés dans son sens naturel.

Dans le contexte de l’irréversibilité du temps, il est d’une logique philosophique imparable que nous ne pouvons espérer le passé (déjà vécu et donc « mort ») ou regretter le futur (pas vécu encore). Mais ne semble-t-il pas dans l’air du temps chez certains de nos concitoyen.nes de regretter le passé (et qui, peut-être, « espèrent » y retourner). Ne ressentons-nous pas aussi le contrecoup, le ressac, de la numérisation intensive du monde au cours des quarante dernières années, numérisation ayant mené à de grands changements de société ? Une frange de la population en viendrait peut-être à « regretter » ce futur qui laisse plein de gens derrière, en peine ? Cette dichotomie vaut la peine d’être approfondie.

2 commentaires sur “Le « regret du futur » et « l’espoir du passé »

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