Laurence Devillairs : « c’est un choix éthique d’être gentil »

À force d’être répétée, cette petite musique a dévalorisé la figure du gentil, au profit de celles du cynique, du stratège, du dur à cuire, du « badass » comme on qualifie aujourd’hui avec admiration ceux qui n’hésitent pas à utiliser la force pour arriver à leurs fins, Pour preuve, notre fascination collective pour les personnages de méchants dans les œuvres de fiction. Serial killers, monstres sans scrupule et milliardaires sans âme saturent les séries, les films, les romans. On adore les détester, on se complaît à disséquer leur cruauté. A côté, les personnages de gentils paraissent tristement falots, voire carrément sans intérêt. Résultat : le mot même de gentillesse a presque disparu de notre vocabulaire. « Je suis frappée par cet effacement, souligne Laurence Devillairs. On la confond avec la faiblesse. Or, elle est une force et constitue même le plus grand des courages. On n’est pas gentil parce que l’on n’a pas le choix ou parce que l’on serait incapable de faire autrement. C’est l’inverse : c’est un choix éthique d’être gentil. »

« La force de la gentilesse », Le Nouvel Obs , 17/07/2025, p. 14

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