« Premiers rendez-vous » sur Netflix : une mise en abîme de l’instrumentalisation de l’amour

Capture d’écran tirée du site de Netflix

« Premiers rendez-vous » est une nouvelle émission de télé-réalité sur Netflix. Cette série suit un candidat qui participe à cinq rendez-vous arrangés (« blind dates ») au cours d’une semaine. Il s’agit d’un virage « naturaliste » de la télé-réalité puisqu’il n’y a pas de règles ou de prix à remporter. L’émission est structurée de façon suivante : Le candidat s’habille de façon identique et mange cinq repas différents dans le même restaurant pendant les cinq rendez-vous. Cela permet aux différents rendez-vous d’être montés en un seul « hyper-rendez vous » à plusieurs dimensions et mène à un constat surprenant relevé par le New York Times :

The trick of the editing is not to highlight differences among the daters but to suggest that on some level they’re interchangeable. No script is necessary because they rarely deviate from how things are supposed to go. Tepid small talk about drink selection — “What is this?” “Like, a margarita” — moves on to “Where are you from?” followed by a pause for menu consideration, then onto job talk and canned flattery like “How are you single?” The blind dates eventually converge on what feel like serious topics, though the same ones come up almost every night of the week: past relationships, kids, priorities. “I just want love,” Betty says. “Connection, chemistry, love.” A minute later, Tiffany explains the importance of the “three C’s”: “compatibility, chemistry and connection.” The vocabulary — abstract nouns that fail to conjure the grand concepts they’re supposed to — recalls nothing so much as dating-app marketing, while the show’s carousel-like form reproduces the experience of using Tinder and the rest. Not only do the daters skew toward the kinds of people you commonly see on the apps — youngish, professional, fluent with an iPhone — but they’re also eager to filter their options with getting-to-know-you questionnaire material, the sort of information that you want to find out at some point but that wouldn’t necessarily come up were you to meet by chance, say, at a friend’s party.

Ici, on retrouve une mise en abîme totale liée à l’instrumentation de la mécanique du coeur. D’abord, les nouveaux outils de mise en relation (tel que Tinder) formatent « optimalement » la façon dont on se présente, on se rencontre et on tombe en amour. Il y a mise en scène du début à la fin. Ensuite, l’émission de Netflix met littéralement en scène ce mécanisme, tout en l’exposant au grand jour. Jean Baudrillard trouverait ceci très intéressant.

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