
Je suis en pleine lecture de « Six Memos for the Next Millennium » du grand écrivain Italo Calvino. Il s’agit de 5 cours magistraux écrit en 1985 que Calvino devait donner à l’Université Harvard. Ces textes couvrent les thèmes importants de la littérature du vingt-et-unième siècle. Dans le premier texte, « Lightness », Calvino nous parle de Persée, le héros grec qui a terrassé la Méduse, un monstre qui pétrifie par son regard les humains. Persée lui coupe la tête et conserve par la suite celle-ci dans une besace. Persée se servira par la suite de la tête pour vaincre ses ennemis les plus puissants. Calvino écrit :
In each case his power derives from refusing to look directly while not denying the reality of the world of monsters in which he must live, a reality he carries with him and bears as his personal burden.
Mon interprétation : Italo Calvino nous explique que Persée est conscient du mal, des monstres, qui l’entourent, mais que sa puissance, son pouvoir émane directement du fait qu’il refuse de regarder directement ceux-ci. Néanmoins, il porte avec lui ce lourd fardeau. Peut-être Calvino suggère-t-il que, pour être « puissant », pour pouvoir jouer un rôle et vaincre le mal dans la société, il faut reconnaitre l’existence de ce mal, sans se laisser envelopper, emporter par lui. Par contre, grâce à la pensée de la philosophe Hannah Arendt et son concept de « banalité du mal« , on pourrait certainement débattre de l’existence de monstres ou non dans nos sociétés.
Un commentaire sur “Comment Persée peut-il nous aider à lutter contre le mal ?”