
Lors d’une visite récente à la grotte de Rouffignac, une grotte ornée située au cœur du Périgord en France, le guide, un véritable expert de la préhistoire, nous a fait découvrir des dizaines de magnifiques gravures et dessins esquissés il y a 15,000 ans, à l’époque magdalénienne. Figurations de mammouths, bisons, chevaux et bouquetins partout sur les murs de cette gigantesque grotte. Il nous a surtout demandé de ne pas voir ces dessins à leur valeur apparente et de plutôt tenter de décoder le sens de cette représentation. Par exemple, trois mammouths de tailles différentes peuvent symboliser trois âges de la vie, plutôt qu’une simple enfilade de pachydermes préhistoriques. Quel plaisir de voir ce guide nous offrir de philosopher plutôt que d’en rester à un premier niveau visuel.

Et évidemment, tout cela m’a fait penser aux simulacres et simulations de Jean Baudrillard. « Le simulacre n’est jamais ce qui cache la vérité » écrivait le philosophe français. Dans le cas de la préhistoire, où les dessins sont sa seule véritable représentation encore existante, on peut donc y chercher la vérité sur cette civilisation magdalénienne.
Pour tenter de comprendre ces peintures, il faudrait savoir de quoi pouvaient parler ces individus. Selon moi, ils ne connaissaient pas l’existence (l’être). Ils n’avaient alors pas grand chose à dire. Si c’est le cas, ils n’associaient que des choses matérielles, ce qui est le cas sur ces dessins. Il me semble donc improbable qu’il y ait un lien entre le petit et le grand mammouth. Ce ne pouvait pas non plus être de l’art. C’était donc une école ? Pour que les enfants apprennent ce qu’était un mammouth avant d’en avoir un devant soi ?
C’est difficile à appréhender, n’est-ce pas ?
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