Dans le journal Le Monde du 4 juillet 2019, longue entrevue avec Vincent Monadé, président du Centre national du livre, organisation qui coordonne « Partir en livre », la grande fête du livre pour la jeunesse. Ce court extrait a piqué ma curiosité :
Le temps de la lecture est un temps long, c’est le temps de l’intime, celui qu’on se donne à soi-même. Nous évoluons dans la société de la vitesse, dépeinte par Paul Virilio [1932-2018]. Tout s’accélère.
Dans un premier temps, pour mieux comprendre la référence au philosophe Paul Virilio, je vous invite à lire cette entrevue de 1981 dans Le Monde ou cet article sur la « dromologie ».

Ensuite, pour revenir à l’extrait, je pense qu’il faut faire une distinction entre lecture et longue lecture (le fameux « long read »). Je pense qu’avec le Web, nous lisons de plus en plus, mais nous lisons court. Ou nous lisons des images ou des symboles. La littérature ou la longue analyse (ou essai) nécessite de l’attention et du temps. Et l’accélération ressentie (je vous ramène aux trois vecteurs d’accélération décrits par Hartmut Rosa) peut nous donner l’impression de manquer de temps. Dans ce contexte, l’accélération ne serait peut-être pas une menace à la « lecture », mais serait-elle une menace potentielle à la littérature, aux analyses en profondeur ?