Dans le dossier « infox », un nouveau rapport de recherche publié en août 2019 nous aide à comprendre pourquoi les gens continuent de raisonner en utilisant des informations qu’ils savent pertinemment fausses. Cette étude, « How Stories in Memory Perpetuate the Continued Influence of False Information », a été réalisée par Dr Anne Hamby de l’université Boise State, Dr Ullrich Ecker de l’université Western Australia et le Dr David Brinberg de Virginia Tech. En voici le résumé (ma traduction) :

par cogdogblog
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Souvent, les gens tombent sur des informations et réalisent plus tard qu’elles étaient fausses. Des recherches passées ont démontré que les gens continuent parfois à utiliser cette information erronée dans leur raisonnement, même s’ils se souviennent que l’information est fausse, ce que les chercheurs appellent l’effet de l’influence continue. Les travaux actuels montrent que l’effet de l’influence continue dépend des récits que les gens ont conservés en mémoire: il a été constaté qu’une désinformation corrigée avait un effet plus fort sur les croyances des gens que des informations ayant un lien topique avec l’histoire si elles permettaient de fournir une explication causale à un récit qu’ils avaient lu précédemment. Nous affirmons que cet effet est dû au fait que les informations susceptibles de combler un «écart» causal dans un récit améliorent la compréhension de l’événement, ce qui permet aux utilisateurs de créer un modèle d’événement complet (même si inexact) qu’ils préfèrent à un modèle d’événement précis mais incomplet.
Grâce à cette étude, on comprend mieux la grande difficulté à convaincre les gens de renoncer à de fausses informations. Le travail peut s’avérer colossal. De là l’importance de s’attaquer aux causes profondes de la création et propagation des infox, puisque le dommage sociétal est non seulement important, mais aussi difficile à juguler.