Une épidémie globale de nostalgie

Dans une chronique récente sur France Culture, Brice Couturier nous parle de l’ultime livre du sociologue Zygmunt Bauman, Retrotopia. Il y observe combien l’épidémie globale de nostalgie qui frappe la planète a pris le relais de l’ancienne épidémie de frénésie progressiste du vingtième siècle. Extrait :

Son prognostic, c’était que la réaction prendrait la forme d’une tribalisation. Voyez ces internautes en quête de zones de confort où chacun se retrouve en situation, aidés par la technologie numérique, de faire sa petite cuisine informationnelle. Autant dire que la lisibilité du monde n’en ressort pas améliorée. Toutes sorte des démagogues, des politiciens de la colère, prospèrent sur l’exploitation des clivages identitaires. Ils prétendent protéger leur petite tribu, en clôturer le territoire, en chasser les étrangers, sous prétexte d’en restaurer l’harmonie perdue. De ce fait, c’est le passé, un passé mythifié comme âge d’or de la cohérence sociale et de la prévisibilité des comportements qui est devenu notre idéal. Un passé reconstruit par les souvenirs. (…) Après l’âge du progressisme, nous sommes entré dans un âge du régressisme.

Plusieurs thème ressortent de cette analyse. D’abord, on peut penser qu’une partie de la population s’est sentie laissé-pour-compte par l’accélération, par ce qu’on a appelé le « progrès » au vingtième siècle. Ensuite, l’échelle mondiale des plateformes numériques nous permet désormais de nous enfermer dans des groupes, et cela nous mènent directement à la pensée de groupe. Finalement, on trouve des politiciens prêts à utiliser ces tendances pour se faire élire.

Cynthia Fleury : « on liquéfie littéralement le temps »

Entrevue avec la philosophe, psychanalyste et chercheuse Cynthia Fleury à l’émission Boomerang du 29 mars 2019 :

Photo: JeanAlix21 [CC BY-SA 4.0]

Augustin Trapenard: Dans quel temps est-ce que vous avez le sentiment que l’on vit?

Cynthia Fleury: On a un phénomène de disparition du temps, on liquéfie littéralement le temps. Alors que le temps est nécessaire pour tout simplement avoir le sentiment de vivre.

AT: un temps conditionné par l’immédiateté, qui nous invite à être en réaction perpétuelle. Que vous évoque ce mot « réaction »?

CF: Précisément le contraire de l’action. Normalement l’action, c’est quelque chose lié à une pensée, lié au temps. À un moment donné, dans l’action, je me suis dit que, éventuellement, je pourrais faire autre chose et j’ai fait cela. À partir du moment où l’action n’a plus la trace de cette décision, nous sommes précisément dans la réaction. (…)

À partir du moment où on a un réductionnisme de tout, réductionnisme des signes, des espaces où on peut s’exprimer, instantanéité, décontextualisation, (…) tout cela fait que vous ne pouvez plus comprendre ce qui est dit. Le temps est absolument nécessaire pour comprendre. Nous avons de nouveaux outils magnifiques (…) mais ça modifie nos perceptions. Et ça modifie nos manières d’être et que régulièrement, il faut reprendre la main. (…) Le premier état de régulation dans un état de droit, c’est la parole. (…) Le court de la parole donnée a chuté. Non seulement, la parole ne veut quasiment plus rien dire, mais quand on vous la donne, vraiment ne la prenez pas, car on ne vous donne plus rien. Le premier outil de régulation de la violence, c’est la parole. Si vous désubstantialisez sans cesse la parole par de la novlangue, par du réductionnisme, par de l’insulte à la place d’un argument, vous videz la démocratie de sa force.

Au phénomène d’accélération souvent mentionné dans ce blogue, il faut donc ajouter cette importante notion de « réaction », qui ajoute du bruit de fond et qui nuit à notre analyse des contextes. Je note aussi la mention de la parole qui est nécessaire pour contrer la violence, thème exploré par Edgar Morin et mentionné dans ce billet récent.

La vitesse de la société a détraqué notre horloge interne

Un article du magazine Nautilus tente de nous expliquer un nouveau phénomène : « la rage de la lenteur », quand nous nous mettons en colère parce que les choses/les gens sont « trop » lents. Extrait :

Source : Pixabay

Once upon a time, cognitive scientists tell us, patience and impatience had an evolutionary purpose. They constituted a yin and yang balance, a finely tuned internal timer that tells when we’ve waited too long for something and should move on. When that timer went buzz, it was time to stop foraging at an unproductive patch or abandon a failing hunt.

“Why are we impatient? It’s a heritage from our evolution,” says Marc Wittmann, a psychologist at the Institute for Frontier Areas of Psychology and Mental Health in Freiburg, Germany. Impatience made sure we didn’t die from spending too long on a single unrewarding activity. It gave us the impulse to act.

But that good thing is gone. The fast pace of society has thrown our internal timer out of balance. It creates expectations that can’t be rewarded fast enough—or rewarded at all. When things move more slowly than we expect, our internal timer even plays tricks on us, stretching out the wait, summoning anger out of proportion to the delay. (…)

Slow things drive us crazy because the fast pace of society has warped our sense of timing. Things that our great-great-grandparents would have found miraculously efficient now drive us around the bend. Patience is a virtue that’s been vanquished in the Twitter age.

Voici un des effets pervers de cette sensation d’accélération qui nous touche tous. Plutôt que de se mettre en colère contre autrui, mieux vaut comprendre ce mécanisme et le désamorcer.

La domination des algorithmes dans l’industrie de la musique

Dans une récente entrevue au magazine Les Inrockuptibles, la chanteuse Clara Luciani nous explique la domination des algorithmes dans l’industrie de la musique :

Source : Istara [CC BY-SA 4.0]

On n’a pas deux albums pour faire ses preuves mais deux singles, dans le meilleur des cas. Si t’es absent des réseaux sociaux, t’es disqualifié. Le nombre de followers sur Instagram est surveillé. Tout est chiffré tout le temps.

Ce commentaire de Luciani a ramené à ma mémoire une conférence de Malcolm Gladwell que j’ai vu il y a une douzaine d’années. Dans celle-ci, Gladwell évoquait la carrière du groupe Fleetwood Mac qui ont lancé 10 albums avant d’arriver à « Rumours« , un des albums les plus vendus au monde avec 40 millions d’exemplaires écoulés depuis sa sortie. La création, le talent, a besoin de temps pour s’exprimer. Et si on laisse aux algorithmes la décision de soutenir ou non des artistes, je pense qu’on va passer à côté de grands artistes. Dans la même entrevue, Clara Luciani mentionne que son hymne féministe « La Grenade » a mis plus d’un an à atteindre les sommets du hit parade. Elle ajoute que « Ça montre à quel point il faut être persévérant pour faire de la musique aujourd’hui. Une chanson peut mettre un an à trouver le succès. » On décode aussi à travers ce commentaire une accélération des échelles de temps de l’industrie de la musique, qui n’incube probablement plus les talents sur le long terme.

Oui, il y avait des fausses nouvelles à l’époque du télégraphe

Morse Telegraph
(c) 2006 Zubro [CC BY-SA 3.0]

Lors de sauts technologiques, lors de l’arrivée d’innovations majeures, on attribue souvent aux technologies des travers qui sont en fait inhérents aux humains. On se dit aussi que « c’était mieux avant ». Récemment, ce sont les médias sociaux en général (avec Facebook en tête) qui sont blâmés pour la montée des discours haineux, l’élection de gouvernements d’extrême droite et la croissance des infox.

C’est vrai, mais je pense que l’on peut analyser en plus de profondeur ces phénomènes technologiques :

  1. D’abord, on ne peut faire abstraction de la culture de l’entreprise qui a développé l’innovation. Dans le cas de Facebook, comme dans le cas d’entreprises comme Uber, on a adopté la culture très Silicon-valleyienne du « move fast and break things » (allons vite et cassons des choses), qui mène à la mise en place d’entreprises qui ont peu d’empathie pour la société et à la création d’outils et de services qui se soucient peu de leurs impacts négatifs. Dans ce cas, on voit bien qu’il s’agit de décisions humaines qui mènent à la création de technologies à forte externalités négatives. Blâmons les créateurs (les fondateurs et dirigeants de Facebook) plutôt que la famille d’outils (les médias sociaux) et assurons-nous aussi que la société impose des garde-fous à ces compagnies.  D’ailleurs, selon le Harvard Business Review, cette époque du « move fast and break things » est désormais terminée.
  2. En général, l’être humain n’aime le changement. Pour vous en convaincre, je vous recommande l’écoute de la balado « Pessimists podcast » qui traite du pourquoi nous résistons aux nouvelles choses. Cet épisode, qui parle de l’arrivée du télégraphe, est d’ailleurs très savoureux. On mentionne que l’arrivée du télégraphe va mener à l’accélération de la société et on expose des exemples de fausses nouvelles communiquées par télégraphe (voir cet article du New York Times de 1883). Tout cela vous semble familier?

Pour contrer l’utilisation négative de nouveaux outils technologiques par la société, essayons de comprendre les sentiments et les actions des humains plutôt que de les hair ou de les railler, comme l’écrivait le philosophe Baruch Spinoza. De plus, assurons-nous que les entrepreneurs, les créateurs d’outils et d’entreprises, développent un sens éthique et fassent preuve d’empathie pour mieux comprendre comment leur technologie peut mener à des abus.

La crise climatique et l’effet Larsen

Gérard Amicel
Source photo : site de son éditeur

Les phénoménologues comme Edmund Husserl utilisaient la métaphore de l’horizon : cette ligne qui limite notre regard, mais derrière laquelle on pouvait imaginer d’autres paysages. Je crois qu’aujourd’hui elle ne peut plus illustrer notre rapport à l’avenir, car nous passons notre temps à l’anticiper, à l’instar des jeunes qui se mobilisent pour le climat. C’est pourquoi je parle d’effet Larsen : l’horizon stagnant du catastrophisme donne à la temporalité la forme d’une boucle, qui provoque une augmentation progressive de l’intensité du signal. Des lanceurs d’alertes nous mettent en garde sans arrêt, tiennent des discours apocalyptiques qui s’ajoutent aux nombreuses inquiétudes actuelles, s’autoalimentent et rongent nos sociétés. Plus on anticipe, plus on se fait peur, plus on veut aller vite. Ces jeunes sont dans un état de sidération, un sentiment d’urgence permanent. Dans leur tête, j’imagine le sifflement de plus en plus strident du larsen : on les a mis dans un monde invivable. (…) Je crois qu’il faut rompre avec la conception linéaire et continuiste du temps qui est caractéristique de l’idéologie du progrès. Pendant deux siècles, les politiques ont cherché à imposer à des populations souvent réticentes cette idée d’un progrès à la fois nécessaire et illimité. Et ils ont justifié leurs décisions en se fondant sur l’avis des experts. C’est cette conception du temps et de la décision politique qui a légitimé l’exploitation de la nature et des hommes. Aujourd’hui, l’erreur serait de conserver cette rationalité technique en espérant qu’elle nous tire de la situation où elle nous a mis. Nous devons au contraire inventer une nouvelle conception du temps et de la décision. Dans le contexte d’incertitude qui est le nôtre, une série de mesures temporaires et réversibles est préférable au choix tranchant pris par une autorité politique ou scientifique. Ce modèle intermittent de la décision permet de rouvrir un horizon de possibles toujours négociables par les citoyens.

Gérard Amicel, philosophe

Pour aider à décoder ce texte, il faut comprendre que l’Effet Larsen est l’effet acoustique que l’on appelle souvent « feedback ». Donc, il s’agit d’une boucle de rétroaction sonore qui mène jusqu’à un sifflement intolérable dans, par exemple, un haut-parleur. Selon ma compréhension, Gérard Amicel plaide donc pour une philosophie de l’intermittence (caractère de ce qui est coupé d’interruptions, selon Larousse) pour réduire la violence et l’accélération causées par cette boucle. Il explore d’ailleurs cette philosophie de l’intermittence dans son plus récent livre « Que reste-t-il de l’avenir ?« 

Source: Dejean, Mathieu, La génération climat : “Ils veulent rester vivants”, Les Inrockuptibles, 12 mars 2019.

Êtes-vous dépendant à l’activité ?

Action addiction is an advanced sort of laziness. It keeps us busily occupied with tasks. The busier we keep ourselves, the more we avoid being confronted with questions of life and death. As we keep ourselves occupied with tasks, important or not, we avoid facing life. We keep a safe and comfortable distance to the issues that are sometimes hard to look at. Have we chosen the right career? Are we present enough with our children? Is our life purposeful?

Un des thèmes de ce blogue est l’accélération, cette sensation que la vie s’accélère de plus en plus. Évidemment, si nous avons la perception que la vie s’accélère, nous ressentirons aussi le besoin d’accélérer nous-même, pour mieux suivre la parade. Et cela mènera à un paquet de conséquences inattendues, telle celle décrite ci-dessus.

Source : Carter, Jacqueline; Hougaard, Rasmus, Are You Addicted to Doing?, Mindful.org, 21 février 2019.

Edgar Morin à propos de la désintégration de la foi dans le progrès

Edgar Morin (Wikipedia)

La mondialisation peut être considérée comme un phénomène qui contribue à unifier la planète. En effet, elle répand, dans le monde entier, l’économie marchande, la science, la technique, l’industrie, mais aussi les normes, les standards du monde occidental. Ce processus d’unification va générer un processus contraire qui se manifeste par l’émergence d’une opposition face à cette unité afin de sauvegarder son identité culturelle, nationale ou religieuse. Cette résistance va être renforcée par l’apparition, à la fin du XXe siècle, d’un événement en apparence anodin : la désintégration de la foi dans le progrès.

(…)

Dès lors, si le progrès est mort, alors le futur est vain. Lorsque l’on a perdu le futur et quand le présent est angoissé et malheureux, que reste-t-il à faire? Le seul moyen d’échapper à cette aporie est de se retourner sur le passé, qui cesse d’être un tissu de superstitions pour devenir un recours. C’est pourquoi, dans le monde apparaissent des phénomènes – que l’on peut nommer intégrisme, fondamentalisme, nationalisme – qui prennent des formes extrêmement diverses mais qui ont pour point commun d’émerger dans les situations de crise.

Edgar Morin, philosophe

Écrit en 2003, ce texte d’Edgar Morin donne l’impression d’avoir été pensé cette semaine, tellement il demeure pertinent dans une grille d’analyse contemporaine. D’ailleurs, je vous suggère aussi la lecture de l’autre texte du livre, celui de Jean Baudrillard, qui décode les attentats du 11 septembre. Il vaut définitivement le détour aussi.

Source : Baudrillard, J., Morin, E., (2003), La violence du monde, Paris, France : Éditions du félin.

Merci à mon père qui m’a fait parvenir ce livre.

Vincent de Gaulejac, sociologue : « il faut essayer de célébrer l’hypo-modernité et pas seulement l’hyper-modernité »

Dans le livre, (…) je développe l’idée qu’il faut essayer de célébrer l’hypo-modernité et pas seulement l’hyper-modernité. L’hypo-modernité, c’est quoi? C’est, par exemple, retrouver cette société où on avait le temps d’écrire, où on avait le temps de rêver, où on avait le temps d’être désoeuvré, de n’avoir rien à faire. On peut se dire, c’est un monde d’aristocrates, qui n’est pas adapté à cette hyper-modernité de la réussite, de l’excellence, de l’économie, etc. Oui, effectivement, c’est retrouver un temps qui ne soit pas complètement soumis à cette exigence de productivité, de rentabilité et d’utilité.

Vincent de Gaulejac, sociologue, contributeur de l’ouvrage « @ la recherche du temps. Individus hyperconnectés, société accélérée : tensions et transformations« , interviewé dans le cadre de l’émission « La grande table des idées » du 21 janvier 2019.

La nécessité d’écrire dans un monde complexe qui s’accélère

Me voici de retour avec un nouveau blogue. Le besoin d’écrire est plus fort que tout. J’y réfléchissais sérieusement à la suite d’un échange courriel récent avec l’ami Patrick Tanguay dans lequel je lui mentionnais mon grand intérêt pour la philosophie. Et lui de me répondre : « Blogues-tu quelque part? J’aimerais bien voir tes recommandations de philo ». C’était la petite poussée dont j’avais besoin pour que la machine redémarre.

En effet, j’ai connu deux épisodes continus de blogage. Un premier de 2006 à 2012, s’étalant sur la durée de mon premier startup. Cinq billets par jour pendant 6 ans m’ont permis de décoder la montée des médias sociaux et la transformation des médias locaux. Un deuxième en 2014-2015, s’étalant aussi sur la durée de mon second startup, m’a permis de pratiquer le travail à haute voix (le « working out loud », expliqué ici par mon amie la professeure Claudine Bonneau).

Mon blogue me servait à poser des pistes de réflexion qui, sur le long terme, menaient à des révélations. Ma propre expérience de blogue m’a démontré que l’on contribue mieux à une conversation plus globale (industrielle ou de société) si on met par écrit les mots, les pensées. On peut aussi y référer dans le temps. D’ailleurs, Jacques Darriulat, philosophe, le dit : « On n’écrit pas pour dire ce qu’on pense. On écrit pour chercher ce qu’on pense ».

Depuis deux ans, une nouvelle urgence de décodage a émergé en moi. L’élection de Donald Trump aux États-Unis, le référendum du Brexit au Royaume-Uni, la montée des infox et leur influence sur la société ont surpris beaucoup de gens, dont moi-même. J’ai voulu mieux comprendre ce qui s’était passé et plusieurs observateurs dans mon fil Twitter ont mentionné que la philosophie, notamment l’oeuvre de Jean Baudrillard, pouvait servir de prisme. Mon père, l’historien Jean Provencher, m’a fait cadeau de Simulacres et simulation et cette lecture m’a complètement soufflé. J’ai commencé à m’intéresser activement à la philosophie comme guide de la société moderne.

Francis Eustache, chercheur en neuropsychologie disait récemment : « On est dans une situation où le progrès des outils va beaucoup plus vite que nos capacités d’assimilation. » Évoluant professionnellement depuis plus de 25 ans dans un univers numérique, je constate cette accélération constante. Et cette accélération donne à plusieurs l’impression d’être laissés pour compte. Cette même accélération est aussi un défi actuel pour notre mémoire interne, pour analyser ce qui se passe. Dans ce contexte, je veux continuer à d’apporter ma pierre à l’édifice de façon efficace. Le même Francis Eustache : « Le principe du fonctionnement de la mémoire, c’est de trouver un équilibre entre la mémoire interne, celle qui fait la synthèse, et les mémoires externes. L’écriture est un bon exemple de mémoire externe. ». Voilà le pourquoi du blogue.

Depuis ma lecture de Baudrillard, j’ai découvert plusieurs autres pistes de réflexion. Mes sujets de lecture préférés depuis deux ans sont les suivants :

  • les fausses nouvelles (infox ou « fake news »). Pourquoi les partage-t-on? À quoi servent-elles? J’attend d’ailleurs avec impatience la sortie de la version française du prochain livre du professeur Maurizio Ferraris, philosophe italien à l’université de Turin.
  • la droitisation du monde. Qu’est-ce qui explique ce mouvement vers le néolibéralisme, vers la droite depuis 40 ans? (sujet exploré par le sociologue François Cusset)
  • la montée de la violence économique et sociale, alors que la violence « physique » semble se résorber (sujet exploré aussi par François Cusset)
  • toutes les mises en scène qui aujourd’hui semblent être encore plus de rigueur dans la société (les simulacres et simulations de Baudrillard).
  • les nouvelles utopies réalistes, comment fait-on évoluer nos sociétés vers un monde meilleur (sujet exploré par l’historien Rutger Bregman)
  • l’accélération et la résonance (sujets de prédilection du sociologue Hartmut Rosa)
  • l’impact des nouvelles technologies sur la société

Mon blogue s’appelle « Des équilibres« , jeux de mots sur la nécessité d’écrire, d’analyser pour se rééquilibrer dans un monde qui semble perpétuellement en déséquilibre. Ce blogue me servira surtout pour inscrire dans la permanence des notes et réflexions sur différents sujets incluant ceux se trouvant ci-dessus. Il s’en dégagera peut-être (ou non!) un ou des fils conducteurs qui m’aideront à mieux comprendre notre monde.

Loin de moi de me prétendre un expert en philosophie, sociologie ou anthropologie. Mes réflexions reposeront sur les épaules de géantes et de géants, professeurs, journalistes, chercheurs, sociologues, historiens, philosophes. Et mon interprétation sera peut-être bien naïve.

J’espère que vous me suivrez dans ces réflexions à haute voix et que vous aussi y apporterez votre pierre à l’édifice par vos commentaires sous mes billets ou par billet de blogue interposé. Au plaisir de partager avec vous.